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Gloubiboulga schtroumpfement schmilblick !
Selon plusieurs études scientifiques
(source 1,
source 2,
source 3), la méconnaissance de l’autisme conduit souvent à des discours confus et incohérents. Et ces discours, à leur tour, renforcer la stigmatisation et favoriser la maltraitance des autistes. Parler correctement de l’autisme ne relève donc pas seulement du bon sens, mais d’une nécessité sociale. Comme l’a montré le psychologue Jean-Charles Terrassier, un environnement où règne un langage inapproprié peut entraîner un
effet pygmalion négatif, limitant les capacités de ceux qui en sont victimes. Ainsi, choisir les bons mots pour parler des autistes est essentiel pour éviter ces effets néfastes et respecter leur dignité.
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Dites non à l’ultracrépidarianisme !
L’ultracrépidarianisme désigne le fait de s’exprimer sur des sujets que l’on ne maîtrise pas. Or, donner un avis sur un domaine où l’on n’a ni compétence ni qualification est problématique. Par exemple, avoir un enfant, un élève, un voisin ou un proche autiste ne fait pas de quelqu’un un expert de l’autisme. On peut partager son expérience personnelle, mais cela ne suffit pas à représenter la réalité complexe et multiple de l’autisme. Consulter un spécialiste ne rend pas non plus expert. Et même les professionnels peuvent faire des erreurs. Pour parler des autistes de manière éclairée, il est essentiel de s’informer en profondeur sur l’autisme. Connaître le sujet reste la meilleure façon d’éviter les erreurs. Pour vous aider dans cette démarche, commencez donc vos lectures par les articles « Qu’est-ce que l’Autisme ? », « Autistes France » et « Le vocabulaire utile ».
MÉGA résumé :
Parmi les humains, il existe des autistes et des non-autistes. Les autistes ne sont ni rares ni communs. Les autistes existent depuis la préhistoire. On ne devient pas autiste, et on ne cesse pas de l’être. Car l’autisme n’est pas une transition passagère. L’autisme est une diversité neurobiologique qui se transmet génétiquement. Les autistes naissent autistes et le restent toute leur vie. Ensuite, bien qu’il n’existe qu’une seule notion de l’autisme, ses expressions, elles, varient. Ces expressions dépendent de chaque autiste (personnalité, santé, vécu, etc.) et de l’influence de leur environnement (positif ou négatif, stimulant ou dangereux, etc.). Les autistes peuvent aussi développer des troubles liés à l’autisme, qui sont également variés. Certains troubles apparaissent tard, d’autres disparaissent, quelques-uns sont très problématiques. La classification des troubles de l’autisme se trouve dans la CID-11 de l’OMS, sous le code 6A02.
La recherche sur l’autisme progresse très lentement. La technologie est encore limitée. La description de l’autisme est incomplète. Donc il ne peut pas exister de définition de l’autisme pour le moment. En attendant, des hypothèses (plus ou moins vagues), des tentatives d’explication et des préjugés circulent. La tentative d’explication la moins déraisonnable pourrait se formuler ainsi :
« L’autisme n’est pas une maladie. L’autisme n’est pas un trait de caractère ni un niveau d’intelligence. L’autisme ne doit pas être perçu comme une force ou une faiblesse en soi ; ni comme un bagage (plus ou moins lourd) que l’on peut ajouter ou retirer. L’autisme est plutôt une caractéristique neurobiologique innée. L’autisme va — parfois — influencer, et de différentes façons (intensité, durée, etc.), les autistes. Ce n’est donc pas l’autisme qui rend un autiste fort ou fragile, cependant son expression de l’autisme va pouvoir — parfois — influencer ses forces et faiblesses, en bien comme en mal. »
Donc, être autiste n’est pas un problème en soi. Le véritable problème réside dans l’environnement souvent hostile qui entoure les autistes : intolérance, mépris, obscurantisme, stigmatisation, charlatanisme, maltraitance, anxiété, jalousie, culpabilisation, agressivité, manipulation, et exclusion. Les troubles associés à l’autisme sont aussi très mal compris, confondus et insuffisamment pris en charge, ce qui aggrave les difficultés rencontrées par les autistes qui ont des
désaises.
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Ils sont comme ça, et comme ci...
Nous n’avons pas de définition de l’autisme ni de connaissance parfaite de chaque autiste. Comment alors attribuer des caractéristiques précises et uniformes à tous ? Connaître quelques autistes, même nombreux, ne permet pas de définir tous les autistes. Chaque autiste est différent, et généraliser ces différences alimente des stéréotypes nuisibles. La question est donc la suivante : comment parler correctement des autistes en général ? Il faut commencer par reconnaître la très grande diversité des autistes. Et éviter d’enfermer les autistes dans des catégories.
Avec autant d’autistes différents, faut-il partir d’une généralité à une spécification, ou d’une spécification à une généralité ?
Une généralisation trompeuse : se focaliser sur les faiblesses
Parler des autistes en se concentrant sur leurs faiblesses crée une vision réductrice. Cela entretient des stéréotypes négatifs et pathologisants. Cette approche associe l’autisme à des limitations et encourage une attitude eugéniste à l’égard des autistes. Comme pour tout groupe humain, généraliser des particularités, notamment des faiblesses renforce les préjugés et nuit au respect de chacun. Une méthode plus équilibrée consiste à évoquer d’abord les aspects neutres et communs, puis à mettre en avant les talents et défis individuels, si nécessaire. En allant du général au particulier, on favorise une compréhension plus humaine et respectueuse de la diversité autistique.
Exemple :
Il existe probablement quelque part dans le monde, un [autiste] qui respire grâce à une machine. Quelqu’un qui lui est proche considérerait peut-être, donc à tort, que :
« Les [autiste]s respirent via une machine ».
Mais ce serait incorrect. À la place, il faudrait dire que :
« Les [autiste]s respirent normalement (aucune source scientifique n’indique le contraire). Cependant, il arrive que certains aient une très bonne capacité pulmonaire, tandis que d’autres utilisent des machines. »
De cette façon, on évite les généralisations abusives dites négatives et on reflète la diversité des [autiste]s.
Dans le pire des cas, l’ami de l’[autiste] sous assistance respiratoire pourrait penser que :
« Les [autiste]s qui n’ont pas de problème respiratoire sont de faux [autiste]s ».
Bien que cela soit faux, il pourrait penser cela à cause de biais cognitifs, ou à cause de l’influence de lobbying malveillant qui entretiendraient cette croyance dans un intérêt pécuniaire. Comprenez bien qu’une généralisation pathologique des [autiste]s est forcement incorrecte, scientifiquement et moralement. Si vous ne le ne comprenez pas, remplacer donc le mot « [autiste] » de cet exemple par « [asiatique] », « [grand] », « [homosexuel] », « [femme] », ou « [musulman] ». En parlant d’une communauté, il faut éviter les généralisations abusives, surtout négatives. Il ne faut pas essentialiser les gens.
Application :
Il ne faut pas dire :
Mais :
Vous comprenez la nuance ?
Il ne faut pas dire :
Mais :
Vous comprenez la nuance ?
Il ne faut pas dire :
Mais :
Vous comprenez la nuance ?
Il ne faut pas dire :
Mais :
Vous comprenez la nuance ?
Si l’aspect rationnel de la démonstration vous échappe, n’hésitez pas à faire preuve d’empathie. Cette distinction est applicable pour toutes autres groupes humains. Remplacer « [autiste]s » par une de vos caractéristiques humaines ([homme] ; [femme] ; [âgés] ; [jeune] ; [petit] ; [latino-américain] ; [athée] ; etc.). Évitez donc les généralisation concernant les forces et faiblesse. Cependant, rien ne vous empêche de témoigner de talent et de difficulté particulière. Mais lorsqu’il s’agit de communauté entière, éviter les généralisations abusives, surtout pathologiques.
Ce n’est pas un déni
Les gens
qui souffrent ont besoin d’aide, d’assistance, d’écoute, de compati, de moyens. Mais il ne faut pas défendre l’attitude pessimiste de quelques-uns qui espèrent pathologiser toute une communauté (contre son gré), dans l’espoir d’être moins seul dans leur malheur. Ils peuvent chérir leur malheur, et ne vivre qu’à travers lui. Mais aussi toxique soit cette attitude, elle ne doit pas normaliser le langage négatif vis-à-vis des autistes. Au contraire, il faut positiver, être dans l’espoir d’un avenir meilleur. Un avenir qui doit devenir meilleur pour tous, donc aussi « pour les autistes » et non pas « sans les autistes ».
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Les autistes sont des êtres humains, pas vos choses.
L’autisme est une diversité neurobiologique complexe, avec des expressions multiples et variées. Les mots que nous employons pour en parler ont un impact réel sur la perception et le bien-être des autistes. Éviter les stéréotypes et les généralisations abusives est essentiel pour adopter un discours respectueux et juste. En mettant en avant la diversité des expériences et des capacités, nous contribuons à une meilleure compréhension de l’autisme. Parler correctement des autistes, c’est encourager une société plus participative et bienveillante à l’égard des autistes.
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La rédaction et la révision de cet article ont été réalisées en collaboration avec ChatGPT, un modèle de langage développé par OpenAI.
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